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17 septembre 2016 6 17 /09 /septembre /2016 19:08

" La critique est aisée, mais l´art est difficile ".

Le dernier livre de Hela Ouardi "Les Derniers jours de Muhammad"ayant fait bonne presse, bonne impression en France où il est édité, mais aussi dans tous le Maghreb, bon nombre de lecteurs et de critiques se sont vite empressé de féliciter l´auteure, Mme Ouardi.

Par contre, d´autres, comme certains de ses collègues professeurs, en l´occurence ici Mme Monia Kallel, n´hésite pas à lui tirer dessus à boulets rouges, histoire de la dégommer, certainement, comme dans son article ci-dessous.

D´où l´adage " La critique est aisée, mais l´art est difficile" qui se vérifie à nouveau.

www.leaders.com.tn en date du 09.09.2016.

"
«Le livre de la destinée et le livre de la renommée» : Notes de lectures sur "Les Derniers jours de Muhammad"


Jan Hermann distingue le «Livre de la Destinée et le livre de la Renommée» en précisant que tout «narrateur» peut s’ériger en créateur « d’un livre qui n’a besoin de se justifier que par le fait même qu’il existe. Mais dans ce cas «adieu la vérité historique», car la réalité est tout autre, qui semble réglée par un livre écrit d’avance, «un grand rouleau»».
Cette réflexion me servira de point de départ pour formuler quelques notes de lecture sur Les derniers jours de Muhammad: enquête sur la mort mystérieuse du prophète, paru chez le grand Albin Michel en 2016. Le livrefait une entrée tonitruante sur le marché tunisien. Ce n’est pourtant ni un roman, ni un recueil de fables, mais on le présente comme un «essai» historique, genre réputé grave, qui traite d’une question tout aussi grave ; grave, ardue et relevant d’un domaine à dominante polémique et aux contours flous: l’étude du premier Islam tient en effet de l’histoire des religions, de l’ethnologie, l’anthropologie, la linguistique, la théologie, la philosophie…
Avant d’énoncer quelques réflexions sur l’écriture de l’Histoire, je m’arrête rapidement sur la question de la «renommée». On sait, depuis le 19e siècle, que le développement des médias (qui a coïncidé avec l’invention de la photographie) aeu un impact immédiat sur le marché du livre, et sur le statut de l’écrivain. Les journaux à grand tirage ont créé le phénomène de « vedettariat »(des artistes, chanteurs, politiciens…) et favorisé l’apparition d’unenouvelle religion profane (à un moment où l’Eglise perdait de sa force), que P. Bénichou résume dans son titre-programme: le «sacre de l’écrivain». Naissent alors des «genres» inconnus jusque-là, l’entretien, le reportage, le courrier des lecteurs…Au 20e siècle, la radio, la télévision et le Net ont ouvert d’autres possibilités et d’autres espaces à la visibilité des écrivains dont certains deviennent de véritables stars. La «renommée» ne signifie plus (ou seulement) lenom figurant sur la couverture d’un livre et attestant de la « fonction-auteur », elle passe aussi par les apparitions audio-visuelles de l’écrivain. Son discours, son corps, sa voix font sens et font vendre. Jamais le livre et la technologie, la littérature et l’industrie, les sciences dites «objectives» et les sciences humaines n’ont fait aussi bon ménage. Producteurs et récepteurs y trouvent leur compte et s’y investissent pleinement. Je gage que même Flaubert, qui fulminait sans arrêt contre les journaux, «les sales boutiques», n’aurait pas résisté à l’invitation d’un Bernard Pivot dont les émissions ont atteintdes taux d’écoute parmi les plus élevés!!!
Dans le monde arabe et en Tunisie en particulier, nous n’avons(hélas!)ni notre Pivot, ni un lectorat qui apprécie les «bouillons de culture», ni des institutions qui travaillent à promouvoir le livre et à visibiliser l’écrivain. Mais chaque règle a son exception. Et voici une exception,doublement exceptionnelle : en très peu de temps,Les Derniers jours de Muhammadsont devenus un best-seller et leur auteure, enseignante en langue et littérature françaises, est propulsée sur la scène nationale et internationale: interviews, débats télévisés, entretiens journalistiques, rencontres avec les lecteurs, séances de signature…
La spécialiste de Queneau se positionne en spécialiste de la vie et de l’œuvre de Muhammad, éclipsant, par ricochet, (c’est la loi du champ et du contre-champ bien expliquée par Bourdieu) islamologues, anthropologues et historiens de la religion.Les Pr Hichem Djaiet, Mohamed Talbi, Youssef Seddik, Olfa Youssef, Latifa Lakhdar, Abdelmajid Charfi, pour ne citer que les Tunisiens, font pâle et vieille «figure» devant l’énergique chercheuse hypermédiatisée.
Pourtant, tout ce que «racontent» les Derniers jours de Muhammad–du déclenchement de la «grande discorde», à la mort suspecte du prophète en passant par son vécu, son relationnel et la propagation de la religion hors de l’Arabie –a été amplement montré, analysé et discuté. Tout en se présentant comme historienne de la vie du prophète, l’auteure affirme elle-même qu’elle n’a rien inventé et qu’elle fait de la «compilation». Or, celle-ci pose des problèmes méthodologiques, épistémologiques et éthiques
Comme tous les livres de renommée, Les derniers jours de Muhammadviennent répondre à une demande sociale. Dans le sillage du grand mouvement de globalisation et de mondialisation, l’époque voit revenir en force le« fait religieux » que Régis Debray distingue du religieux dans la mesure où il est observable, audible, calculable, et donc vendable. En témoignent la grille des programmes audio ou télévisuels et les étalages des librairies, chargés de titres sur l’Islam et l’islamisme. Mais, il y la matière et la manière. Par son appareil péritextuel (titre, sous-titres, épigraphes), par sa configuration, et sonmatériau rhétorico-linguistique qui emprunte au théâtre les stratégies de la mise en scène et la tonalité tragique, et au roman ses modalités discursives et son style décalé, Les derniers jours de Muhammadplaisent aux lecteurs curieux d’Histoire et peu portés sur les écrits académiques, trop sérieux et trop compliquéspour être accessibles aux non-spécialistes. L’ironie, les galéjades, les formules décapantes et les mots d’esprit, très présents dans le texte et connus pour être peu compatibles avec le discours religieux ou sur le religieux, confèrentau texte légèreté, fluidité et familiarité.La «chèvre coranophage» (qui aurait dévoréla feuille de palmier sur laquelle était écrit le verset relatif à l’adultère), «la révision générale» du Coran (que l’ange Gabriel est venu faire avec le prophète mourant, au mois de ramadan de l’an 10), «les cordes de fumée» et «l’insoutenable légèreté» de la Tradition islamique sont des modèles du genre.
Mme Ouardi sait donc jouer à loisir avec (et sur) les figures du rire, les techniques de la théâtralité et les modalités de lafiction. A propos de l’historiographie arabe, elle écrit: «Faute d’exactitude chronologique l’écriture de la biographie de Muhammad a ainsi été bâtie sur des artifices littéraires, fondés eux-mêmes sur des anaphores et des symétries» (154). La remarque s’applique parfaitement à son livrequi semble, pourtant, bien documenté et qui tire sa matière de «l’exactitude chronologique».
Cette contradiction soulève de nombreux questionnements. Non pas la fausse-question (souvent posée) de l’objectivité/neutralité de l’auteure: tout texte porte l’empreinte de celui qui l’a produit – la surabondance des exclamations, interrogations, interjections, montre bien que l’énonciatrice est omniprésente dans son énoncé : elle raconte, commente, compare, s’amuse, juge…) ; mais la question cruciale du traitement de l’Histoire. Malgré l’abondance des notes infra-paginales, la variété des sources, et l’impressionnante bibliographie (plus de 100 pages),le livre semble présenter de nombreuses défaillances méthodologiques. Je module à dessein, «sembler» convient à la prudence et à la distanciation que je m’astreins à observer, n’étant ni historienne, ni islamologue, ni anthropologue,maisune simple lectrice curieuse ! Séduite par la voix des premières musulmanes qu’Essia Djebar (historienne de formation) a admirablement réaniméesdans son roman Loin de Médine, je me suis mise, depuis quelques années,à lire l’histoire de l’Islam primitif. Les lectures sont passionnantes et déroutantes,à cause del’abondance-discordance des versions relatives à certains faits, de la rareté d’informations voire le silence absolu sur d’autres. Cette caractéristique de l’historiographie arabe pose des problèmes de méthodologie à tous les chercheurs; une partie lui est d’ailleurs souvent consacrée où l’auteur(e)présente sa démarche, motive ses choix et explicite l’objectif de son travail.
Jacqueline Chabbi a montré que la société de l’époque se distingue par son pragmatisme extrême, l’absence de hiérarchie, de moralisme (basé sur la bipolarisation du Bien et du Mal) et de la notion même de chef (aussi bien au niveau de la famille que de la tribu),lequelne se différencie des autres que par son aptitude à négocier, concilier, partager, distribuer... Cette donnée fondamentale laisse en porte-à-faux certains épisodes de «l’enquête» sur la vie/mort du prophète; et apporte un démenti à la teneur pathétique de certains récits notamment ceux qui se rapportant au thème de la désobéissance/obéissance,et au relationnel de Muhammad(avec ses compagnons, ses femmes, sa famille). On peut raconter l’Histoire, écrit M. Weber, mais pour l’expliquer, la synthétiser, la lire, il faut «confront[er] le passé à ses propres critères, et non pas aux critères actuels».
L’auteure des Derniers jours de Muhammadscrutele passé par les lunettes du présent, et élimine de son texte ceux qui ont tenté de voir de près ce passé.Les innombrables études qui ont été faites sur le mot « Ommi » (à partir du croisement du texte coranique et des écrits de l’époque)pour montrer qu’il ne signifie pas « analphabète », études qui ont ruiné tout le système théologique et historiographique (à commencer par celui de Tabari), et soulevé des montagnes de polémiques, deviennent dans « l’enquête »une donnée évidente, une prémisse servant de support auraisonnement de l’auteure. « L’illettrisme supposé » (p.222)amène la conclusion : le prophète «a l’habitude de tout consigner par écrit ». Aucune note de bas de page (dans un livre truffé de notes) ne vient épaissir le texte ouélargir l’horizon du lecteur sur une question cruciale et longuement débattue. Dans ce 12e chapitreintitulé « La calamité du jeudi : le testament non écrit », on lit : « Il est curieux qu’aucun document d’un homme croyant visiblement dans le pouvoir de l’écriture et de la trace n’ait survécu ! ». Curieuse exclamation dans un texte destiné au lecteur musulman,dont la croyance et la culture se fondent sur « l’illettrisme supposé » du prophète.Et quelle est la pertinence de la réflexion (à la pointe du même chapitre) sur «la relation problématique » de l’Islam avec l’écriture, quand on sait que cette société tribale et orale, basée sur le groupe (plutôt que sur l’individu) possède ses propres paramètres du savoir et du pouvoir ? Comment ne pas tenir compte des rapports particuliers que les Bédouins avaient à l’écriture ? Rapports où la méfiance (à l’égard des signes qui fixent et figent) se joint à l’adoration et la sacralité.
Là où l’auteur des Derniers jours de Muhammad use (d’une manière quasi-systématique) du présent de l’indicatif, et de modalités assertives et expressives qui ne laissent aucune place à la nuance ou au doute, les historiens de l’Islam varient les stratégies et multiplient les avertissements au lecteur pour l’amener à (re)découvrir la réalité de l’époque et à éviter les conclusions hâtives ou, plus grave encore, rappelle Jacqueline Chabbi, les « projections culturelles ». Le testament non écrit, tout comme la tentative d’assassinat au retour de Tabouk, les vols et les razzias autorisés par le prophète, son enterrement après trois jours, sont des épisodes que les biographes rapportent généralement au conditionnel, ou en régime interrogatif et surtout en prenant soin de les replacer dans leur contexte.Maxime Rodinson, dans son livre (au titre sobre)Mahomet, note que l’interception des caravanes fait partie des pratiques habituelles de l’époque ; sous sa plume, le « brigandage » est un « moyen normal » de subsistancedes Bédouins (il n’y en avait pas d’autres, précise-t-il)qu’il relate avec prudence, et en conservant une distance critique. Ce fin connaisseur de la société arabe, l’est aussi de la langue, du discours et de la structure des récits qui se distinguent, précise-t-il, par le grossissement, et la tonalité apologétique. La distorsion majeure qu’il relève entre l’histoire comme réalité vécue et l’histoire comme représentation l’amène à se méfier des fables (toutes les fables) rapportées par la Tradition. La vérité historique, il la cherche dans les superstructures (matérielles, symboliques ou psychologiques) qu’il examine scrupuleusement plutôt que dans la superposition des récits, ou la confrontation des sources.
Tout historien est amené à gérer les multiples versions souvent divergentes voire contradictoires des textes classiques, et à les infléchir dans le sens du sujet soumis à l’étude. Mais, l’accumulation des récits dans Les Derniers jours de Muhammadest, la plupart du temps, ne va pas dans le sens de la problématique. L’accent y est mis davantage sur les sources, les voix énonciatrices, individuelle ou le plus souvent collectives(chiiteset/ou sunnites)des récits que sur les récits eux-mêmes.Souscouvert d’exactitude scientifique, Mme Ouardi reconduit les péripéties et la rhétorique de « la grande discorde », replonge son lecteur dans le cadre controversiste qui a si longtemps pesé sur les écrits islamologiquesetperd de vue l’objet de son étude.« L’enquête »engage l’écrivain dans l’observation et la vérification des moindres détails qui lui permettent de dévoiler la vérité et d’identifier le malfaiteur ou le hors-la-Loi. Or,non seulement l’enquêteuse sur la mort de Muhammad n’interroge pas l’inscription historique de cette Histoire, mais on ne sait pas, au juste, ce qui justifie l’enquête, ni à quoi elle aboutit.Quels sont les motifs, ou les éléments nouveaux qui amènent l’auteure-investigatrice à ouvrir le dossier de la mort, du prophète et àavancer l’hypothèse de l’assassinat ? A part la piste de son empoisonnement par une juive trois ans après la consommation du morceau de viande (aussitôt recraché) ou celle du recours à la magie noire– pistesqui relèvent, de l’avis de tous, de la fantasmagorie et auxquellesl’auteure consacre pourtant un chapitre entier –, rien ne semble alimenter ou justifier cette enquête.
Le seul « mystère », qui continue à intriguer les chercheurs et qui aurait légitimé le titre et la démarche, est l’enterrement du prophète la nuit, pratique peu courante à l’époque et qui s’est produite deux ou trois fois pour des raisons bien précises. Or, dans cette « enquête » cefait passe inaperçu. Il se noie dans la masse de récits relatifs aux conflits politico-religieux entre Chiites et Sunnites, et aux relations interpersonnellesbien connues de tous et consignées depuis longtemps.
A côté de ces flottements méthodologiques, l’ «enquête sur la mort mystérieuse du prophète », adopte uneligne logique (et idéologique) qui ressemble étrangement aux thèses de l’islamologie orientaliste. On sait que la longue histoire des études islamiques acommencé en Occident et que des érudits (allemands, anglais, français) ont entrepris des recherches approfondies (en langue, anthropologie, archéologie, ethnologie), mais toutes se sont fondées sur l’accumulation des connaissances, l’absence d’une « histoire réflexive de la pensée islamique » (M. Arkoun) et l’occultationde la dimension culturelle et spirituelle ou mystique de l’Islam.
Dans les nombreuses biographies consacrées à Muhammad, les érudits font peu de cas deson message divin et même temporel. Pour eux,Muhammad est un homme, honnête ou imposteur, loyal ou manipulateur, réformateur ou profiteur(selon le cas, les époques et le contexte épistémologique). Iln’a ni vision politique, ni projet structuré, ni ambition, à part celle d’organiser la vie sociale, et de gérer les problèmes quotidiens, notamment ceux de sa famille et de son Harem,nombreux et hétéroclites.Quant aux questions d’ordre eschatologique et à la fondation del’Islam, elle se sont pensées et réalisées à l’insu du prophète et après lui. Selon E. Rénan, Muhammad n’avait pas vu « audelà de l’horizon de l’Arabie », et tout aurait pris fin si l’impétueux Omar, « le Saint-Paul » de l’Islam, ne s’était pas converti. C’est lui qui a fondé la religion islamique (comme croyance et comme institution).
Les Derniers jours de Muhammads’inscrivent dans la même lignée, et relèvent du même «modèle épistémique » (comme disent les cognitivistes), du « grand rouleau » (pour reprendre la métaphore de J. Hermann). Après le prophète sensible et bienveillant (E. Renan), courageux et passionné (Rodinson), généreux, fin négociateur et nourri de l’« humanisme tribal » (J. Chabbi), Madame Ouardi crée Muhammad, le héros tragiqueconfronté,seul, à son inéluctable destin. « Derniers jours », dernier procès, dans le double sens que J. Coquet donne à ce mot : le sens étroit de « conflit » et le sens général d’« évènement orienté ». Tirant sa matière de la querelle entre Chiites et Sunnites, le livre est sous-tendu par deux axes qui proviennent en droit-fil de la vieille tradition orientaliste : montrer que l’Islam est une « religion ethnique » (p.122) et percer le « mystère » de Muhammad afin de comprendre (dans ledouble sens de connaître et d’inclure) l’Orient. Mais l’outillage inapproprié tue le mythe, lacère le tissu mémoriel et vide les mots de leur sève.Sous la plumede l’auteure, le signifiant « mystère » perd tout lien avec le« mystère éternel »indéchiffrable et inexplicable, pour se réduire à unartifice formel, un « mystère artificiel»qui, selon les sémioticiens, sert à entretenir le spectacle et à masquer les intentions des enquêteurs comme dans les récits policiers.
Dans une conférence (juin 2016) sur la vie et l’œuvre du prophète Muhammad, un éminent islamologue tunisien a ouvert une parenthèse pour dire qu’il prédit une forte polémique lorsque le livresera traduit, en précisant qu’il a assisté à des séances de présentation très violentes qui ont failli dégénérer. Pour que la polémique reste dans le cadre du dialogue et des manières dignes, il faudrait peut-être que cet orateur, tout comme ses pairs d’ailleurs, (qui ont jusque-là observé un silence sidéral),consigne son point de vue. Selon lui, critiquer, c’est accorder de l’intérêt. Pas toujours. On a vude petits livres susciter de grands débats qui secouent le lecteur et l’amènent à se poser les vraies questions. "
Monia Kallel Maître de conférences à l’ISSHT, Tunis, Tunisie.

Nafredy

Photos :

-1. Hela Ouardi, auteur du livre ; les derniers jours de Muhammad.

-2. Monia Kallel, critique....acerbe !

Les Derniers jours de Muhammad
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